mercredi 30 septembre 2009

Chine, la fin d’un cycle - (Le Soir, 29/10/2009), à l'occasion des 60 ans de la République Populaire de Chine proclamée le 1er octobre 1949 (article: www.lesoir.be/forum/cartes_blanches/2009-09-29/chine-fin-cycle-729835.shtml)
Marie Holzman, Sinologue, auteur de nombreux ouvrages sur la Chine contemporaine dont « Chine, on ne bâillonne pas la lumière » (éd. Gawsevitch, Paris 2009); Vincent Metten, Directeur européen pour l'ONG 'International Campaign for Tibet'.
Selon la tradition chinoise, un laps de 60 années représente un cycle de vie : en effet les 12 animaux du zodiaque chinois se sont présentés 5 fois dans les 5 éléments qui déterminent leur nature (feu, bois, métal, eau et terre) et 12 x 5 = 60. Donc, à l’âge de 60 ans, la République populaire de Chine se trouve bien à la fin d’un cycle. Elle doit se résoudre à entrer dans un nouveau cycle alors que la question de sa survie est toujours posée: va-t-elle rester arc-boutée sur un système monopolisé par le parti communiste ou pourra-t-elle se permettre de laisser une forme d’opposition et de liberté individuelle se développer ?

En effet, le système politique chinois n’a jamais opéré sa « démaoïsation ». La forte présence du fondateur de la République populaire de Chine, Mao Zedong, reste, plus que jamais, une des sources de légitimité des dirigeants actuels. Un nouveau film a été réalisé à sa gloire pour ce soixantième anniversaire. Son portrait et son mausolée écrasent encore le cœur vital de la Chine : sur la place et sur la porte de la Paix Céleste, Tian’anmen.

« Élevons notre niveau de vigilance » était l’un des mots d’ordre favoris du Président Mao jusqu’à la fin de sa vie en 1976. En effet, le système s’est construit sur le concept de la lutte des classes. Cela a induit l’idée paranoïaque que l’ennemi intérieur devait être débusqué en tout lieu et à toute heure. Au début des années 1950, les Chinois se sont lancés dans la lutte contre les bourgeois, les capitalistes, les propriétaires terriens. A la fin des années 50, la cible s’est tournée contre les « droitiers » (*), c’est-à-dire l’élite intellectuelle du pays. Dans les années 1960, le Président Mao s’est appuyé sur la jeunesse pour lancer la Révolution culturelle.

A la fin des années 1970, il y a eu une petite variante et le successeur de Mao a provoqué une guerre éclair contre le Vietnam pour maintenir la cohésion nationale dans la phase de transition la plus délicate qu’ait connue ce vaste pays. Il fallait en effet amener la population à se réconcilier avec une idée qu’elle avait dû réprimer pendant trente ans : le profit. Tout d’un coup, les notions d’égalitarisme, d’économie planifiée allaient s’écrouler pour laisser la place à l’initiative privée. Et pourtant, il ne fallait pas que le monopole du PCC en pâtisse. Une gageure rondement menée puisque, trente ans plus tard, le taux de croissance économique est devenu la seule source de légitimité d’un régime aux abois. L’Etat défend maintenant l’intérêt des patrons et veille à éviter que les conflits sociaux débouchent sur l’émergence de syndicats indépendants, qui sonnerait le glas du régime.

Dans le contexte actuel, relancer la lutte des classes engendrerait un tel chaos que cette stratégie n’est plus envisageable. En revanche, depuis les événements du 11 septembre 2001, la lutte contre le terrorisme, et sa variante chinoise du séparatisme, ont pris le relais. En l’absence de toute idéologie constructive, quoi de plus « porteur » que de dénoncer les menées « hypocrites » du Dalaï Lama pour récupérer la direction du Tibet, ou la main noire de Rebiya Kadeer, célèbre exilée ouïghoure, pour expliquer les explosions de violence qui se sont produites au Xinjiang depuis juillet dernier ?

Ce sont maintenant les ethnies qui vivent à la périphérie de la Chine qui jouent le rôle de catalyseur d’un nationalisme de plus en plus volatile. C’est ainsi que le monde entier a pu assister, par vidéos interposées, à l’entrée des tanks et de l’armée dans Lhassa en mars 2008, et, cet été, à de véritables massacres interethniques dans les rues d’Urumqi qui auraient fait près de deux cents morts, Han et Ouïghours confondus, et plus de sept mille blessés, selon les chiffres officiels.

Il est clair que le système politique actuel a atteint ses limites et nombreux sont les intellectuels chinois, les anciens cadres du parti, les opposants, les militants pour la défense des droits civiques, actifs ou en prison, qui le clament : une Chine non démocratique devient une menace pour sa population, et pour le monde entier. Incapable de tenir compte des revendications et des attentes locales, régionales ou internationales, les réactions du pouvoir restent placées sous le signe de la force et non du dialogue, ce qui augmente le ressentiment et la frustration, et provoque une violence accrue.

Un système fédéral responsable permettrait aux Han (92% de la population) et aux minorités de jouir d’une véritable autonomie qui fait aujourd’hui défaut. C’est ce que des intellectuels chinois comme Yan Jiaqi, Wang Lixiong proposent depuis des décennies. Les envoyés du Dalaï Lama ont quant à eux ont demandé par écrit la mise en ouvre d'une véritable autonomie pour tous les Tibétains, mais ces propositions ont été rejetées dans leur totalité par le gouvernement chinois.

Pourtant, depuis les massacres au Xinjiang, des voix isolées se font entendre en Chine pour faire remarquer que la méthode pacifique du dialogue, prônée par le Dalaï Lama serait sans doute de loin préférable au déferlement de violence qui risque de se produire si l’exaspération des Chinois et des minorités malmenés par les conséquences d’un développement économique brutal atteint un point de non-retour. La fin d’un cycle : venu au pouvoir grâce à l’armée, le PCC ne risque-t-il pas de perdre le pouvoir par les armes ? Une perspective rarement évoquée mais pas si invraisemblable, hélas.
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Info complémentaire:
(*) dont la dissidente Lin Xiling « l'indomptable », décédée récemment à Paris. Cf. article de Rue89 (+ commentaire de son fils): www.rue89.com/chinatown/2009/09/22/lin-xiling-lindomptable-mort-dune-dissidente-chinoise-a-paris
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lundi 28 septembre 2009

林大姐;一路走好!
昨晚惊悉林西翎大姐逝世的噩耗,我们身怀悲痛。
林大姐一生被中共所迫害,1957年,还在她年轻时就因为敢于公开的揭露反对中共专制主义的弊端,在很多的演讲会上发言而被带上右派帽子。受尽了难以忍受的人格侮辱。50多年以来,她怀着一片真诚之心。期望着几代的中共领导人能开明地给与她平反冤案。
但是;尽管她做出了很多的努力。试着和中共领导人用民主的理念开诚布公的交流。但是事与愿违。全国的右派都平反了。唯独她和5个右派被中共无情地拒绝了。
她的晚年,疾病缠身,她还积极参加了各种政治活动。慷慨激言声讨中共。今年6月,在巴黎她和达赖喇嘛的会见中她深有感触地控诉中共说;“不再对中共寄托任何希望。它是不可救药的了!这个制度是不可救药的了!没有任何希望,不抱任何希望!不让回就不让回吧,不改正不平反随它了,死就死吧!不是求你给我平反了,是我不饶恕你,不给你平反,宣判你的死刑!”
林大姐一生是坎坷的。在她的生命中,她备受中共的磨难。一生为中国的民主事业而奋斗。在巴黎,多年来;很多的集会上都能看到她的身影,都能听到她激昂的对中共的控诉。
林大姐青年时被迫害,中年被流放到国外,小儿子又英年早逝,生活带给她无尽的磨难,那种痛苦是常人难以承受的,但是她依然很坚强。一直为中国的民主事业鞠躬尽瘁!
我们感谢你为我们后辈树立了一个楷模。
我们学习你那种无畏的战斗精神。
我们接起你未完成的事业。
为中国建立民主自由的国家而终身努力!
林大姐;你一路走好!

中国民主党联合总部《海外》法国分部, 刘伟民

22.09.2009

dimanche 6 septembre 2009

Les Sénateurs français(1) exhortent Pékin d'accorder au Tibet une réelle autonomie.

Les Sénateurs français(1) exhortent Pékin d'accorder au Tibet une réelle autonomie.
Tibet.Net (site officiel du Gouvernement tibétain en exil), 05/9/2009; in English: www.tibet.net/en/index.php#

PHOTO : www.phayul.com/images/news/articles/090905111540FG.jpg Légende:
A partir de la droite: le Sénateur Th. Repentin, le Sénateur JF. Humbert (Président du Groupe Tibet au Sénat), Mr Penpa Tsering (Président du Parlement tibétain en exil), la Ministre Kesang Y Takla(5), la Sénatrice J. Panis, et Mr W. Bashi (secrétaire au Bureau du Tibet, Paris) en Conférence de presse à Dharamsala (Inde) le 2/9/09. (photo: thetibetpost.com)

La délégation du Parlement français presse le Gouvernement chinois de mettre réellement en application au Tibet les dispositions en matière d'autonomie régionale des ''nationalités''(2) inscrites dans la Constitution chinoise.

À Pékin, lors d'une 8ème rencontre sino-tibétaine (début nov. 2008), les Représentants de Sa Sainteté le Dalaï Lama avaient présenté au Gouvernement chinois un ''Memorandum pour une Autonomie réelle du Peuple tibétain''(4). Le Memorandum insiste sur la nécessité de voir préservés l'unité de la nationalité tibétaine et son patrimoine riche et unique (sur les plans historique, culturel, linguistique, spirituel, etc.). Ce texte considère que la mise en application effective de ce que prévoit théoriquement la Constitution chinoise pour les ''minorités''(2) permettrait de répondre aux principales aspirations des Tibétains.

« En France, parfois les avis divergent au Sénat sur des questions qui nous sont soumises, mais quand il s'agit des Tibétains les Parlementaires restent unanimes dans leur attitude et dans le souci qu'ils ont du problème du Tibet » a déclaré le Sénateur Humbert(1) aux médias internationaux et locaux.

« Notre présence à Dharamsala symbolise la solidarité du Peuple français et son soutien envers le Peuple tibétain. Notre visite ne vise aucunement à porter atteinte aux sentiments du Peuple chinois », affirmait le Sénateur Humbert.

Il a ajouté qu'ils n'étaient pas du tout ennemis de la Chine et qu'ils ne cherchaient pas à lui infliger une défaite, mais « ce que nous voulons dire au Pouvoir chinois, c'est que ce qui se passe actuellement au Tibet est inacceptable ».

Le Sénateur Humbert a mis l'accent sur le fait que le problème du Tibet n'est pas une question de politique intérieure chinoise, et qu'au contraire il figure parmi les préoccupations les plus fortes de toute la Communauté internationale.

Il a déclaré que le Peuple français considère l’avenir du Tibet, comme un problème très important, mettant en jeu la survie même d’une civilisation unique, et que les Français sont admiratifs du Peuple tibétain pour sa lutte non-violente d’émancipation.

"Cette visite à Dharamsala nous a permis de parfaire et d'enrichir notre approche de la question du Tibet. Nous allons maintenant faire en sorte de communiquer l'information à la population française", a-t'il ajouté.

Le Sénateur Thierry Repentin a fortement incité les Parlementaires du monde entier à se rendre au Tibet pour prendre vraiment conscience de tout ce que peut endurer le Peuple tibétain sous le régime répressif instauré par Pékin.

Il a précisé que le Parlement français avait déjà voté trois résolutions sur le Tibet et que les Parlementaires continuaient à se préoccuper fortement du problème du Tibet en se tenant informés de la situation.

Les Sénateurs français vont rencontrer Sa Sainteté le Dalaï Lama à New Delhi le 5 septembre 2009.
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Notes du traducteur:
Les Sénateurs de la délégation parlementaire française en visite à Dharamsala auprès de la Communauté tibétaine: le Sénateur Jean-François Humbert (UMP, Président du Groupe d'information internationale sur le TIBET; région Franche Comté (Est de la France)); le Sénateur Thierry Repentin (Parti Socialiste, Groupe Tibet); la Sénatrice Jacqueline Panis (UMP, Groupe Tibet). Sénat / Groupe d'information internationale sur le TIBET: www.senat.fr/ga/ga_tibet/index.html
''Nationalités, minorités'': en dehors de l' ''ethnie Han'', le Pouvoir chinois reconnaît 55 groupes ethniques - dits ''Minorités'' (dont les Tibétains) - tous sensés faire partie intégrante de la R.P. de Chine. Sa Constitution leur accorde certains droits... surtout sur le papier. L'ethnie Han, dite majoritaire en RPC, est en réalité un patchwork de ''minorités'' de langues et de cultures très diverses: cf. article « Cent façons ou presque d'être Chinois » : www.courrierinternational.com/article/2009/08/01/cent-facons-ou-presque-d-etre-chinois
Démocratie: la Communauté tibétaine en exil est régie par un système démocratique instauré par le Dalaï Lama depuis les premières années de son exil forcé en Inde, avec une nette séparation des Pouvoirs:
Exécutif: assuré par le Gouvernement tibétain en exil composé de plusieurs Ministres (Ministre se dit Kalon en tib.) dirigé par un Premier Ministre (élu tous les 5 ans par tous les exilés dans le monde entier; poste occupé par le Professeur Samdhong Rinpoche; élections en 2011; Premier Ministre= Kalon Tripa en tib.).

Le Premier Ministre est assez méconnu au niveau international - alors que le Dalaï lama lui a délégué le pouvoir politique – car à ce jour aucun pays n'a eu le courage de reconnaître le Gouvernement tibétain en exil.

NB: le 6 juillet 2000, le Parlement européen votait une résolution invitant les "gouvernements des États membres à examiner sérieusement la possibilité de reconnaître le gouvernement tibétain en exil comme représentant légitime du peuple tibétain si, dans un délai de trois ans, les autorités de Pékin et le gouvernement tibétain en exil n'étaient pas parvenus à un accord sur un nouveau statut pour le Tibet par le biais de négociations organisées sous l'égide du Secrétaire général des Nations unies".
Au terme de l'échéance, en juillet 2003, il était attendu que le Parlement européen fasse le bilan des objectifs fixés et reformule en conséquence ses recommandations dans le cadre d'une nouvelle résolution. Cela n'a pas été le cas. Pourtant, la mise en oeuvre de cette résolution est aujourd'hui plus que jamais justifiée.: cf. extrait de la Campagne Tibet-Europe (www.tibet-europe.eu/). La France devrait donner le ton !
Législatif: 43 députés élus par les exilés tibétains tous les 5 ans (le Dalaï lama n'exerce pas l'option qui lui permet de désigner 3 députés supplémentaires: il veut que les Tibétains prennent en charge leur propre destin);
Judiciaire: en Inde, les Tibétains traitent d'affaires civiles spécifiques; le reste incombe à la Justice indienne.

Plus d'info sur le système politique tibétain: www.tibet-info.net/www/Le-systeme-democratique-tibetain.html

Memorandum pour une Autonomie réelle du Peuple tibétain:
- en français: http://www.tibet-info.net/www/Memorandum-sur-une-autonomie.html
- in english: http://tibet.net/en/index.php?id=589&articletype=flash&rmenuid=morenews&tab=1#TabbedPanels1
Mme Kesang Yangkyi Takla est le Ministre de l'Information et des Affaires Étrangères du Gouvt tibétain en exil